All Inclusive : l’album
Douze chansons comme autant de fidèles apôtres.
Sauf que Simon Fache, lui, éradique les pains.
Vous aimez le scoop ? Voici un extrait de la conférence de presse récemment organisée par la rédaction de «Pvon Magazine» dans lequel Simon Fache revient sur la genèse de chaque musique du disque «All Inclusive».
Les propos diffamatoires ont été censurés pour des raisons évidentes de confort de lecture.
RESTLESS feat. WE ARE ENFANT TERRIBLE
« I don’t know what to feel, I don’t know what you need »
J’adore tellement ce que fait We Are Enfant Terrible que je ne voyais vraiment pas ce que je pouvais écrire pour eux. «Restless» est donc l’une des deux reprises de All Inclusive». C’était d’ailleurs le single de leur dernier album . J’en ai fait une version big band en me basant principalement sur le rythme, avec un son et une voix bizarres. La partie de guitare est assurée par Julien Gugel , avec qui j’ai joué avant et qui, depuis, est devenu musicien de Saule et Charlie Winston.
DANCE feat. RAFEE MC CAMERY(la musique du teaser est l’intro de ce morceau)
« Baby, I want you close to me »
Au delà des groupes, je tenais à inviter des individualités sur le disque. Ce morceau, je l’ai écrit pour Rafee, c’est mon héros ! Quand il rentre dans une pièce, tout le monde se tait. C’est un grand et beau chanteur noir qui fait vingt ans de moins que son âge et qui chante d’une façon fantastique. Il a, à mon humble avis, un talent incroyablement sous-estimé. Si vous trouvez des bouts d’Earth Wind And Fire dans ce morceau c’est normal. Comme tout bon morceau de disco, «Dance» finit d’ailleurs par un fade out.
COPS feat. THE HEADSHAKERS
« Pa pa pa pa pa pa la la la. » (solo de sax)
Je voulais absolument que les Headshakers jouent sur l’album parce que je trouve ce groupe dément. Je me suis inspiré de la structure d’un morceau, «Cyber City Cops», qui existait déjà pour un de mes anciens groupes, Ufych. J’ai recomposé toutes les mélodies en me basant sur la trame harmonique. Je me suis rendu compte que j’y avais glissé inconsciemment quelques accords qui viennent de «Melody Nelson», je vous laisse les reconnaître. Quand je m‘en suis aperçu, je me suis demandé si les gardais ou pas. C’est mon combat perpétuel entre le «merde ça existe déjà» et le «on s’en fout». Et finalement … «on s’en fout !».
ZOMBIES ARE SWINGING feat. DEAD SEASON
« Run away poor mortals »
Les Dead Season ont enregistré leur disque « From Rust to Dust » à la maison, il y a une partie des musiciens avec qui je jouais auparavant dans Ufych, ils faisaient partie des invités évidents du disque. Je suis parti d’idées que j’ai trouvées avec Guillaume, le guitariste. Je me suis occupé de tous les arrangements de cuivres puis chaque musicien de Dead Season était chargé de sa partie. Le chanteur a tout fait de chez lui, de sa maison à Chambery. D’une manière générale, en écrivant « All Inclusive », j’ai essayé de lutter contre mes défauts. Je suis dans une recherche de simplicité constante et c’est très dur de faire dans le simple, dans la mélodie, bon là ce n’est peut-être pas le bon exemple 😉
SORRY BLUES feat. JEREMIE TERNOY TRIO & EL MANOS
« Tu lilulu li lu. Tu di luliiiii » (solo de guitare)
J’étais persuadé que la suite d’accords que j’avais utilisée était la même que celle de «Sorry Angel», d’où le nom de la chanson, mais en fait, pas du tout. De la même façon, je pensais qu’harmoniquement, la structure était similaire à un morceau de blues et encore une fois, pas du tout. Contrairement aux apparences, «Sorry Blues», n’est donc pas un blues. Vu que ça sonne plutôt Jazz, j’ai invité Jérémie Ternoy, que j’ai eu en prof de piano et qui est devenue une figure emblématique dans la région. Cela fait quelques années que je joue avec les gens que j’admirais ou que j’allais voir en concert quand j’étais ado. J’y vois une certaine reconnaissance des pères. Comme il restait de la place pour un solo sur ce morceau, j’ai invité El Manos, un de mes « vieux amis », David faisait partie des personnes que je voulais absolument avoir sur l’album.
GREAT CITIES (Sebastien San) feat. CAPANGA
« Bam bam bam. Tucatucatuca. Toutoutouca. »
A l’origine, «Great Cities» est un morceau de Sébastien San, un producteur de techno avec qui je travaille depuis longtemps et qui a mixé « All Inclusive ». J’ai essayé de rendre hommage à notre collaboration en faisant un anti-remix de son univers musical, en passant de la techno minimaliste aux percussions brésiliennes. J’ai invité Capanga, la Batuccada de mon ami Johannes Leroy et quelques solistes : David Lainé au rhodes, Alexis Therain à la guitare et Manu Berdin à la basse, tous trois des musiciens talentueux et réputés avec qui j’ai eu l’occasion de travailler.C’était l’enregistrement le plus délicat, car il a fallu déplacer le studio dans un lieu assez grand pour la batucada, et tout installer en une heur (Merci Jeremy Scherpereel et Guillaume Singer)
CLANDESTIN feat. BAZZ PHAZ
« Fallait que je m’échappe pour survivre, c’est un réflexe humain »
J’avais plusieurs raisons d’inviter Bazz Phazz sur le disque : ce sont des copains, le batteur d’un de mes groupes joue avec eux et j’apprécie l’approche transversale qu’ils cultivent entre le jazz et les MC. Pour ce morceau, j’ai composé sur une boucle alors que j’ai l’habitude d’écrire sur des variations. Nous avons échafaudé un long crescendo, une sauce qui monte du début à la fin. J’aime bien la construction du texte, cette histoire qui commence un peu comme toutes les autres et ce retournement de situation pseudo-écolo qui me parle.
FASTER AND FASTER feat. MO’SEAN
« We like to speak out loud and dance »
Dans ma démarche de composition, j’ai souvent besoin d’un concept, un fil sur lequel je puisse tirer. Pour «Faster and Faster», tout vient du refrain que j’avais trouvé de façon isolée, mon premier refrain avec des paroles ! (Bon le reste du texte a été confié à François Schmitt) Je me suis amusé à accélérer progressivement le rythme harmonique sur deux mesures, une mesure, une demie-mesure et ainsi de suite, d’où le titre de la chanson. Ensuite, le challenge c’était de faire rentrer une mélodie dans ces accords qui allaient de plus en plus vite sans que cela ne se remarque.
L’ARMEE DE « DEMAINS » feat. Pher Motury (Texte de Greg Allaeys)
« On n’a pas des gueules de magazines »
«L’armée de demains» est partie d’une envie de petite ballade jazz. J’ai immédiatement pensé à Christophe «Pher» Motury pour poser une voix car ce gars a une vraie mélancolie en lui. Côté rythmique, c’est la famille Ravalosson qui s’y colle : deux frères et leur neveu, des vrais survivants de la dernière génération de jazzmen. Pour le texte, j’ai demandé au comédien Greg Alleys, j’aime sa poésie et sa technique d’écriture (allez voir « des promesses toujours des promesses » …
MISTER HAPPY FINGERS feat. SABRINA BELMO, CLARA M’BONGO & RENYA
« You’re so jazzy, and that makes me crazy »
Cette chanson est assez particulière car je l’ai écrite pour Sabrina qui a écrit le texte pour moi. «Mr Happy Fingers», c’est mon surnom dans le milieu du Gospel. J’ai tenté d’écrire dans la tradition de la Soul et du Gospel tout en jouant avec les codes musicaux. J’applique des recettes, j’essaie d’être limpide et riche à la fois. C’est ce que j’aime chez Stevie Wonder par exemple. Quand tu l’écoutes, ça coule de source, quand tu essaies de le jouer, c’est complexe. Il y a un mélange de labeur et d’instinct mais il ne faut surtout pas qu’en écoutant la musique, l’on sente le labeur !
SEASIDE RENDEZ-VOUS feat. HOLKASH
« This is a life time interview, a kind of seaside rendez-vous »
La rythmique vient d’une des toutes premières chansons d’Holkash, le groupe que je co-dirige en totale dictature avec François Schmitt depuis des années. Je lui ai d’ailleurs piqué le petit balancement harmonique que j’ai retranscris en mineur. Et puisque vous aimez le scoop, sachez que la mélodie du refrain de « Seaside Rendez-Vous » n’est autre que le thème du « Shining Traveller », le concept du prochain disque d’Holkash. Je connais tellement bien François Schmidt que je pense lui avoir écrit une chanson qu’il aurait pu écrire lui même.
TATIANA’S DATCHA feat. BORTSCH ORKESTRA
« Noskotoumin éniou Tatiana ! »
Aaaah … le Bortsch. Je joue souvent avec eux, je les admire beaucoup. Toute l’écriture du morceau était axée autour du personnage d’Igor Kovalsky, ce séducteur de l’Est qui assume totalement sa partie féminine. Je me suis mis en tête de faire l’intro la plus longue du monde, un mélange entre le «Shaft» de Isaac Hayes et le «Love To Love You Baby» de Donna Summer. Une sorte de funk slave, c’est tout Igor ! Ses multiples conquêtes sont connues de tous : Douchka, Dounia, Olga, Katia, il ne manquait plus que Tatiana pour entretenir la légende. Essayez de traduire le texte et vous verrez à quelle point la poésie d’Igor « Le Chef » est sensible et romantique